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french flagus flagCornue, Cornuelle

| Brigueil |

canolle_012003Une Patisserie Charentaise: la "Cornue"


La cornue est une tradition limousine de huit siècles: en 1175, à Limoges, l'abbé Hysembert fit distribuer le 2ème dimanche de Paques, des "cornues" (galette moileuse, faite de froment, oeufs, beurre) à tous les frères qui se trouvaient ou pénètraient dans le cloitre de Saint-Martial.
Certains y ont vu un symbole de la Trinité, d'autres les vestiges d'un culte priapique (en 1750, l'évèque de
Limoges, Monseigneur Jean-Gilles de Coëtlosquet demanda instamment aux patissiers de "moraliser" l'aspect de la cornue). Coutume pascale proche des "canolles" (faites à partir de pâte, par les particuliers), le dimanche des Ramaux.
Deux patissiers de
Massignac (F-16310) avaient une spécialité (sans pâte à pain) uniquement avec de la farine et des oeufs... et un petit secret: un verre de cognac.
A
Brigueil, l'aspect tourmenté de la "cornue" ou "cornuelle" et "canolle" est à l'origine d'une légende: la patisserie était une moquerie sur le général anglais (bossu) qui assiégea la forteresse pendant la guerre de Cent Ans, sans parvenir à la prendre.
Légende différente à
Rochechouart (87) où c'est le nom de cet homme de guerre anglais, chassé de la ville: Robert Knowles qui serait à l'origine du mot: "canolle". Maurice Bonin [2003]

Présentés dans un plat Renolleau, deux Cornues (mâle) en pâte à brioche bien levée, entourent une Cornuelle (femelle) en pâte sablée. Des grains d'anis enrobés décorent et parfument la patisserie.

Cornuel (s. m.): échaudé. "Deux ou trois petits pains blancs ou cornuyaux", 1456. (Arch. nat. JJ. 183, N. 160); Godefroy. Dictionnaire de l'ancienne langue française.
Cornuet. Sorte de pâtisserie avec un peu de lavande et qui a été ainsi nommée parce qu'elle a la figure de deux petites cornes disposées en compas à demi ouvert. Elle est en usage dans quelques endroits de la Champagne, où l'on en mange surtout pendant le carême. Les cornuets sont excellents, dépecés dans la sauce de la carpe à l'étuvée. (Dictionnaire de Trévoux).
M. de la
Martinière trouve l'origine de la cornuelle dans la cornuta, sorte de pain de froment habituel aux moines de St-Martial dès le XIIIe s (Ch. de Lasteyrie, L'abbaye de St-Martial de Limoges, Picard, 1901, p. 471 et passim). Il fallait, dit un nécrologue de cette abbaye, six setiers de froment pour faire cent vingt cornutae (Ducange: Cornuta).
Ce mot a donné en langue d'Oc la
cornuda. Par l'intermdiaire d'un diminutif aisément reconstituable (cornutella), il est devenu en français cornuelle.


Avec l'aimable collaboration de Régis Babin, Boulanger à Cherves-Châtelars

| Biais, de La Martinière, Sazerac de Forge, Son origine, BSAHC, 1901-02, pp. LXIX-XX, *.html; Favraud, BSAHC, LXVI, LXIX, LXX; 1908-09, XCVI; Favraud, 1903-04, CXXX; 1908-09, XCCVI | abbé Préneuf, Légende des Rameaux, BSAHC, 1908-09, XCVI; Gâteau en Périgord, BSAHC, 1924, XLI |

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